• Je ne parles pas aux Anges.

    Aujourd'hui, mardi 03 mars 2015, je souhaiterai passer mon premier coup de gueule.

    Ceci n'est en aucun cas un texte en l'air. C'est la triste vérité, ayant tué un enfant en 2013.

    Ne me demandez pas pourquoi aujourd'hui, car pour être tout à fait sincère avec vous je n'en ai pas la moindre idée. J'ai crée ce blog en collaboration avec Kezia, mon amie, pour pouvoir m'exprimer sur les sujets sensibles, dont personne n'ose parler. Nous voulions briser la glace. Je n'attendrai pas une seconde de plus. Toutefois, afin de préserver un minimum l'identité des personnes concernées, je ne citerai aucun nom. Cela même si cette histoire - il s'agit malheureusement d'une histoire désormais - est unique et que cela la rend reconnaissable entre mille.

    Il était roux. Voilà qui est tout à fait commun, me direz-vous. Et même, cela le rendait quelque peu attirant aux yeux de certaines adolescentes. Mais voilà ; le monde tel que nous le connaissons est peuplé d'imbéciles, de narcissiques et d'aveugles. Oh ne vous détrompez pas, je ne fais en aucun cas exception à la règle.

    Il était roux, disions-nous. Et il possédait un caractère déjà bien forgé pour son âge ! c'est ce dernier détail sans doute qui lui a fait défaut. La suite de ce récit est quelque peu inventée ; je ne connais guère sa vie avant... ce qui va suivre. Un jour, un garçon a dû passé près de lui. Il était en sixième, alors. Sans doute ce garçon était-il le leader d'une bande de gamins (vous savez, ces groupes agaçants qui agissent comme des racailles?). Il a dû lui jeter un commentaire désobligeant afin de faire rire la galerie. La personne concernée s'est tue. Le lendemain, le même leader de la même bande s'est encore amusé à l'enquiquiner. C'est pas méchant après tout, il dit rien. Le surlendemain, ça a continué. Et le jour d'après, et le suivant encore, le suivant... Un jour ce "rouquinet", comme il l'appelait, en a eu marre et a répondu aux insultes. C'est là que le premier coup est parti. Ce soir là, il rentrerait avec un œil au beurre noir. A force de harcèlement, car oui messieurs ! ceci est du harcèlement, les parents ont porté plainte. Sans succès. L'année s'est achevée dans la douleur. Néanmoins, s'étant heureusement aperçu des problèmes relationnels de l'enfant, les CPE's avaient pris grand soin de le placer dans une classe où il serait bien. En effet la cinquième s'était passée sans encombre majeure.

    Et la quatrième, cette année de toutes les souffrances? Je ne saurais vous conté l'histoire cette fois-ci. Je ne peux pas m'avancer excessivement sur un terrain inconnu. Je suppose que tout a repris, comme en sixième. Mais les gamins avaient grandi. Ils s'étaient enhardis, étaient devenus plus bêtes encore si du moins c'était encore possible. Les coups ont plu tout de suite. Et les insultes en continu, à l'angle des couloirs, en cours, sur les réseaux sociaux... Je sais que nombre d'entre vous seront en désaccord, toutefois je l'affirme haut et fort : les réseaux sociaux, Facebook plus particulièrement est une arme dangereuse, qui peut quelques fois s'avérer mortelle. Ceci ne paraît rien, derrière un écran, sur un blog trouvé au hasard, n'est-ce pas? Alors imaginez-vous à sa place. Vous n'êtes plus bien nulle part. Vous avez peur d'aller en cours. Vous n'osez plus parler à vos parents de votre souffrance, ils ont trop mal pour que vous leur infligiez ça à nouveau. Vous pleurez chaque soir et un jour, oui un jour tout s'éclaire, vous voulez partir. Vous DEVEZ partir, car ainsi tout ira mieux, les ennuis disparaîtront et les harceleurs aussi. Toi, qui lis mes lignes, bien installé derrière ton écran, ne dis jamais que ta vie est pourrie ou même médiocre. Au fond, si tu songes encore à cela c'est que tu fais d'une plaie passagère une douleur que tu ne pourras jamais guérir. Une grande différence existe.

    Le 8 février 2013, cet enfant est parti à l'aide du corde envoyée selon lui du Paradis. Je ne lui en veux pas personnellement ;  nous sommes encore des enfants, a cet âge. Il a détruit une ville entière par sa simple absence. Certains ont oublié depuis longtemps ; d'autres n'oublieront pas. C'est une date bien sombre que le 8 février de chaque année. Je ne parle pas aux Anges, spécialement parce que je ne suis guère croyante. Cependant, ce soir j'ai envie d'y faire exception. Petit ange, toi qui ne me connaissais même pas, envahi les nuages et fait tomber de la neige blanche, aussi pure que ton âme. Car après tout, ce jour-ci la neige envahissait bien la cour de ton collège.♥

     

    Charlène.

    « Quand une vie tient à une plumeElle nous témoigne... »

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    1
    Mardi 3 Mars 2015 à 22:33
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